filma grand spectacle en costume de l'antiquité Please Share This Share this content. producteur poule noire du berry Opens in a new window; fatmagül histoire Accéderà la boutique en ligne Voir tous nos costumes romains. Vous cherchez un costume de soldat romain pour une soirée costumée près de Toulouse ? Artstock, spécialiste du recyclage culturel et de la vente de costumes de cinéma ou de théâtre, vous propose de découvrir un grand choix de costumes romains en bon état (costume de LeGroupe de Théâtre antique de l'Université de Neuchâtel (GTA) a été fondé en 1989. Il est formé d'étudiants et d'assistants de l'Université de Neuchâtel, provenant en particulier du domaine des Sciences de l'Antiquité. Son but est la défense et l'illustration des littératures grecque et romaine, à travers la traduction et le montage de pièces de théâtre. 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Au contraire, la mythologie gréco-latine a suscité de nombreuses créations, notamment parce qu’elle permet aux scénaristes, aux décorateurs et aux créateurs d’effets spéciaux de laisser libre cours à leur imagination. L’inspiration historique En dehors de documentaires plus ou moins touristiques, on trouve des films archéologiques de vulgarisation réalisés par le CNRS ou la chaîne Discovery Channel, comme un épisode des Royaumes disparus consacré à Troie. Nestor Almendros, réalisateur par ailleurs de films sur Cuba et directeur de la photographie de réalisateurs de la Nouvelle Vague, livre à la télévision scolaire un film dans la lignée des expérimentations des années 60, tant du point de vue du commentaire littéraire que de l’accompagnement musical La Grèce antique 1. Cnossos et Mycènes, 2. Olympie, 3. Délos, produit par l’Institut pédagogique national en 1967. Mycènes dans “Cnossos et Mycènes”, de Nestor Almendros L’organisation de jeux olympiques durant l’époque contemporaine favorise la redécouverte des jeux de l’Antiquité Les champions d’Olympie Olympie vaincre pour Zeus, de Philippe Molins 2004 et Quand les dieux couronnaient les hommes, de Pascal Cuissot 2004. La statue de Zeus à Olympie, dans “Olympie vaincre pour Zeus” Du côté de la fiction, Georges Méliès brode une histoire autour d’un voleur de trésor dans L’oracle de Delphes, dont le décor est en réalité plus égyptisant que grec 1903. Quant à Albert Capellani, il offre une vision dans l’air du temps des débuts du XXe siècle, avec une intrigue mélodramatique et de la danse, dans Amour d’esclave 1907. Chrysis, Chloé la danseuse et Polymos, les personnages d’”Amour d’esclave” d’Albert Capellani Seules quelques périodes – celles où émergent des héros – sont mises en scène sur grand écran les guerres médiques à travers les batailles de Marathon La bataille de Marathon, de Jacques Tourneur et Mario Bava 1959 et celle des Thermopyles dans deux versions The 300 Spartans de Rudolph Maté 1962 puis 300 de Zack Snyder 2006. La bataille des Thermopyles revêt une dimension politique, car elle désigne l’ennemi, qui vient de l’Est l’URSS à l’époque de Rudolph Maté et de la guerre froide et celle de la guerre en Irak pour Jack Snyder. Les troupes de Xerxès s’apprêtent à attaquer la Grèce “The 300 Spartans” de Rudolph Maté Quant aux personnages politiques, peu sont portés sur grand écran Périclès est vu à travers la pièce de Shakespeare mise en scène pour la BBC dans Pericles prince of Tyre de David Jones 1984. L’épisode de la domination romaine sur la Grèce est évoqué dans un film italien affichant clairement son parti pris, La bataille de Corinthe de Mario Costa 1961 les “méchants Grecs” se révoltent tandis que les “bons Grecs” sont romanophiles. Le personnage qui mêle intimement histoire et légende est par excellence Alexandre. Il inspire nombre de films des documentaires comme Alexandre le Grand, le Macédonien de Bernard George 2011 ou Alexandre Le Grand de Jim Lindsay 2004, des superproductions, non dénuées d’intentions politiques Alexander the Great 1956, de Robert Rossen, avec Richard Burton et Alexander fortune favors the bold 2004, d’Oliver Stone, avec Colin Farrell, sans oublier un certain nombre de films bollywoodiens consacrés à Sikandar son nom indien, par exemple Sikandar de Sohrab Merwanji Modi 1941 . La reine Olympias Danielle Darrieux et son fils Alexandre Richard Burton dans “Alexander the great” de Robert Rossen L’inspiration littéraire L’Iliade et l’Odyssée sont des mines inépuisables pour les scénaristes ; on y retrouve le bruit et la fureur de la guerre, les femmes fatales, les monstres et les sortilèges, les héros et les dieux. Hélène et l’histoire de Troie sont très tôt mis à l’écran. Dès 1902 Georges Hatot tourne un film qualifié de scène grivoise », Le jugement de Pâris. La BnF conserve une trace sur papier de la superproduction allemande Helena, der Untergang Trojas 1924, de Manfred Noa, ainsi que de The private life of Helen of Troy 1927, d’Alexander Korda. Dans les années 1950, un certain nombre de films américains sont tournés à Cinecittà avec des fonds bloqués en Italie et donc de gros moyens par exemple Helen of Troy, de Robert Wise 1956. L’apparition de Cassandre Janet Scott dans “Helen of Troy” de Robert Wise Côté italien, on balance entre Homère et Virgile, entre la colère d’Achille L’ira di Achile, de Marino Girolami, 1962 et Énée, devenu le héros de la guerre de Troie, dans La guerra di Troia de Giorgio Ferroni 1961. On notera que L’ira di Achille emprunte des scènes à La guerra di Troia, selon l’économie très particulière du péplum italien à son apogée. Achille Gordon Mitchell dans “L’ira di Achile” Avant d’en venir à Ulysse, faisons un détour par l’adaptation des tragédies grecques. Du côté du théâtre, en 2016 Jan Fabre a mis en scène et chorégraphié 13 tragédies, jouées à la file pendant 24 heures. Mount Olympus. Antigone et Electre ont été régulièrement adaptées pour l’écran, dans leur version antique comme dans les adaptations qu’en ont pu faire Jean Anouilh ou Bertold Brecht par exemple Antigone, de Danièle Huillet et Jean-Marie Straub, d’après Hölderlin et Brecht 1991. “Die Antigone des Sophokles nach der Hölderlinschen Übertragung für die Bühne bearbeitet von Brecht”, de Danièle Huillet et Jean-Marie Straub, tourné dans le théâtre de Ségeste Irène Papas a incarné les deux héroïnes, dans deux films grecs Antigoni, de Yorgos Tzavellas 1961 et Elektra, de Michael Cacoyannis 1961. Irène Papas dans “Elektra” de Michael Cacoyannis On retrouve Électre dans un film de Miklós Jansó Szerelmem, Elektra 1974. Pier Paolo Pasolini avait en projet le tournage d’une Orestie dans l’Afrique des années 60. Il en reste un documentaire sur ses repérages et quelques scènes, Appunti per un’Orestiade africana 1970. “Appunti per un’Orestiade africana” de Pier Paolo Pasolini On connaît la Medea de Pasolini, avec Marias Callas 1969, mais sans doute moins celle que Lars von Trier a réalisée en hommage à Carl Th. Dreyer 1988. Les hommes, les surhommes et l’Olympe L’Odyssée a bien sûr donné des idées aux cinéastes, à commencer par Georges Méliès dès 1905, avec L’île de Calypso dite encore Ulysse et le géant Polyphème ou L’île mystérieuse. L’Ulysse le plus célèbre est incarné par Kirk Douglas, dans Ulisse, coproduction italo-américaine de Mario Camerini, dans laquelle Circé et Pénélope sont incarnées par la même actrice, Silvana Mangano 1953. Circé Silvana Mangano et Ulysse Kirk Douglas, dans “Ulisse” L’Odyssée est contée par un aède, dans la mise en scène de Bruno de La Salle, basée sur la traduction de Victor Bérard, et filmée au festival d’Avignon en 1991 Le chant de l’Odyssée. Andrei Mikhalkov-Konchalovski a réalisé une Odyssée pour le petit écran en 1997, aidé pour les effets spéciaux par Jim Henson, le créateur du Muppet show et par ailleurs à l’origine de la série The storyteller Greek myths. Les enfers, dans “The Odyssey” d’Andrei Mikhalkov-Konchalovski Car bien sûr, ces récits cinématographiques tirés de la mythologie font grand usage d’effets spéciaux. Le maître en a été Ray Harryhausen, dont on cite toujours en exemple le travail dans Jason and the Argonauts, de Don Chaffey 1963. Les dieux peuvent aussi être moqués. C’est le cas dans Amphytrion Aus den Wolken kommt das Glück, de Reinold Schünzel le réalisateur de Viktor, Viktoria une comédie opérette d’après Plaute et Heinrich von Kleist tournée dans les studios de la UFA… en 1935. Mercure Paul Kemp, Adele Sandrock Junon et Willy Fritsch Jupiter, dans “Amphytrion Aus den Wolken kommt das Glück” Dans les années 50, face aux superhéros Marvel américains, les Italiens ont répliqué par des messieurs muscles la plupart du temps des culturistes américains, comme Steve Reeves, Gordon Mitchell, ou Mark Forest mais on trouve aussi un Sud-Africain, Reg Park. C’est l’âge d’or du péplum italien, où vont faire florès les Maciste, Hercule et Ursus, sans oublier les Amazones. Ces personnages évoluent à travers le monde, les civilisations et les enfers par exemple chez les Incas, Maciste contro i cacciatori di teste, de Guido Malatesta 1962, Zorro contra Maciste, d’Umberto Lenzi 1963, Ercole al centro della terra, de Mario Bava 1961. Le nom du héros est parfois fluctuant d’un pays à l’autre ou même dans son pays d’origine ainsi, Il vendicatore dei Mayas, de Guido Malatesta 1965 porte-t-il aussi ces titres Maciste, il vendicatore dei Mayas ; Ercole contro il gigante Golia ; Hercule contre Goliath ; Maciste, le vengeur du dieu maya ; Maciste, avenger of the Mayans. Quelques éditeurs vidéo ont lancé des collections péplum » où on retrouve ces héros First international production, avec Collection Péplum ; Opening, avec Peplum collection ; Société nouvelle de distribution, avec Péplum-aventures ; Artus films, qui a un titre dans Péplum ; mais c’est surtout Fabbri qui édite le plus de titres, sous la forme de DVD accompagnés de fascicules et regroupés sous le titre Les plus grands péplums en DVD. Il faut parfois aller chercher aux États-Unis les DVD de films européens. Mais l’édition vidéo, pour des raisons de droits, ne peut être exhaustive et proposer tous les titres que l’on trouve référencés dans L’Antiquité au cinéma vérités, légendes et manipulations. Néanmoins, les collections de la BnF présentent des titres qui couvrent plus d’un siècle et peuvent permettre aux chercheurs de voir comment la représentation de l’Antiquité évolue au fil du temps et des préoccupations. Nous avons passé ici sous silence des thèmes importants comme les gladiateurs, les représentations de la Bible, Byzance, l’antiquité tardive, en espérant que le lecteur aurait envie de compléter ce voyage dans nos collections. Consulter des vidéos en Haut-de-jardin Ainsi s’achève pour 2017 la série d’articles portant sur l’Antiquité au cinéma après les billets consacrés à l’Égypte puis à Rome. Vous pouvez venir consulter une partie des œuvres mentionnées dans ces billets sur les postes audiovisuels dans les salles de lecture du Haut-de-jardin. Consultation de vidéos en Haut-de-jardin Quelques exemples de Péplums disponibles Ben-Hur, de William Wyler 1959, 3 h 34 min 300, de Zack Snyder 2007, 1 h 54 min La Chute de l’empire romain, d’Anthony Mann 1964, 1 h 52 min Les Travaux d’Hercule, de Pietro Francisci 1957, 1 h 37 min La Terre des pharaons, d’Howard Hawks 1955, 1 h 46 min Les Derniers jours de Pompei, de Sergio Leone 1959, 1 h 40 min Barabbas, de Richard Fleischer 1961, 2 h 17 min Comment repérer les documents vidéo dans le catalogue général de la BnF ? Les documents vidéo sont inclus dans le catalogue général, sous l’appellation Images animées ». Vous pouvez chercher par titre de film, par réalisateur, par scénariste, par compositeur et par acteur et aussi par auteur adapté ; les documentaires peuvent bien sûr être cherchés par sujet, comme les livres. Par exemple pour trouver les adaptations de l’Odyssée ou les films consacrés à Homère, il suffit de taper Homère » dans la barre de recherche. Dans la colonne de gauche s’affiche le filtre, Nature de documents », en cliquant sur “+”, vous ferez apparaître davantage de types, notamment Images animées » 36 documents. Il suffit de cliquer sur cette mention Images animées » pour les afficher. Vous trouverez plus de détails sur le Département Audiovisuel de la BnF ici. Bibliographie Laurent Aknin, Le péplum, Paris Armand Colin, 2009 Claude Aziza, Le péplum, un mauvais genre, Paris Klincksieck, 2009 Alberto Boschi, I greci al cinema dal “peplum” d’autore’ alla grafica computerizzata, Bologna D. U. Press, cop. 2005 Hervé Dumont, L’antiquité au cinéma vérité, légendes et manipulations, Nouveau monde Cinémathèque suisse, 2009 Florent Fourcart, Le péplum italien grandeur et décadence de l’antiquité populaire, Paris éditions Imho, 2012 Konstantinos P. Nikoloutsos, Ancient Greek women in film, Oxford Oxford University Press, 2013 Gideon Nisbet, Ancient Greece in film and popular culture, Exeter Bristol Phoenix Press, 2008 Hélène Lafont-Couturier dir., Péplum l’Antiquité spectacle, Lyon Rhône le département, Musées gallo-romains Saint-Romain-en-Gal/Vienne [et] Lyon-Fourvière Fage, 2012 Citer ce billet Brigitte Loret, "Antiquité et cinéma. 3 la Grèce et la mythologie", in L’Antiquité à la BnF, 27/11/2017, [consulté le 25/08/2022]. Bonjour, Comme vous avez choisi notre site Web pour trouver la réponse à cette étape du jeu, vous ne serez pas déçu. En effet, nous avons préparé les solutions de CodyCross Film à grand spectacle sur l’antiquité. Ce jeu est développé par Fanatee Games, contient plein de niveaux. C’est la tant attendue version Française du jeu. On doit trouver des mots et les placer sur la grille des mots croisés, les mots sont à trouver à partir de leurs définitions. 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Si vous souhaiter retrouver le groupe de grilles que vous êtes entrain de résoudre alors vous pouvez cliquer sur le sujet mentionné plus haut pour retrouver la liste complète des définitions à trouver. Merci Kassidi Amateur des jeux d'escape, d'énigmes et de quizz. J'ai créé ce site pour y mettre les solutions des jeux que j'ai essayés. This div height required for enabling the sticky sidebar L’alimentation des Grecs, des Romains ainsi que des Gaulois ne manque pas d’exciter l’imaginaire et de laisser émerger l’image de banquets, où tous les débordements sont permis et encouragés. Des coupes remplies de vin, des assiettes qui regorgent de mets alléchants et fumants, ou encore une licence sexuelle qui s’affranchit des limites de la morale voilà autant de lieux communs inhérents au repas romain, reflet supposé de la grandeur et du luxe de l’Empire, tout autant que de ses excès. Cet article fait suite à une communication de l’auteur lors du séminaire Antiquipop 2017. S’il est vrai que l’alimentation occupe une position prépondérante dans la civilisation gréco-romaine, il n’en demeure pas moins que les idées reçues sont souvent éloignées des réalités et des mentalités de l’époque. Bien plus, c’est la culture contemporaine, notamment sous ses aspects les plus populaires, qui a contribué à forger le mythe de l’orgie romaine et à transmettre ainsi une vision faussée de l’alimentation des Anciens. En effet, le terme sulfureux d’orgie suppose une association des pratiques alimentaires et sexuelles, sans aucune censure telle est la définition couramment véhiculée de l’orgie antique. La peinture, dès le XIXe siècle, s’est emparée de ce thème pour porter à la vue de tous la prétendue décadence qui rongeait la société romaine. Ainsi, le célèbre tableau de Thomas Couture, Les Romains de la décadence, peint en 1847 et conservé au Musée d’Orsay met en scène des Romains aux corps lascifs et entrelacés suggérant la sensualité, les coupes de vin levées dans une atmosphère d’ivresse. Thomas Couture, Les Romains de la Décadence, 1847. Musée d’Orsay. Derrière le voile de l’Antiquité, le peintre veut dénoncer les dérives de la Monarchie de Juillet, soulignant par là que les clichés entourant l’alimentation et la morale des Romains peuvent être un vrai repoussoir. Une autre œuvre peinte, Les roses d’Héliogabale de Lawrence Alma-Tadema réalisée en 1888 entraîne le spectateur vers une vision fantasmée du repas impérial, bien que relayée par des textes antiques tels l’Histoire Auguste. Les Roses d’Héliogabale, 1888, par le peintre britannique Lawrence Alma-Tadema. Dès le début du XXe siècle, le cinéma a porté à l’écran des repas antiques orgiaques et porteurs de tous les clichés. En 1911, un film muet, Les orgies d’Héliogabale, rappelle le mythe nourri par cet empereur excentrique, déjà représenté par le tableau évoqué précédemment. L’ensemble reste très chaste, les corps ne sont pas dénudés, mais tout est mis en œuvre pour évoquer un luxe inouï déployé pour les besoins du repas. C’est surtout après la Deuxième Guerre mondiale que les repas orgiaques occupent une place plus grande dans les péplums, tel Quo Vadis en 1951, dans la mesure où le règne de Néron fournit le cadre idéal pour mettre en scène ces banquets licencieux. Dans les années 1960, la libéralisation des mœurs implique une retenue bien moindre dans les réalisations cinématographiques comportant des repas antiques. Parmi ces productions, l’illustre Federico Fellini a participé à la construction d’un imaginaire autour du repas romain en mettant en scène le Satyricon en 1969, dont la célèbre cena dîner de Trimalcion a marqué des générations de latinistes. F. Fellini, Satyricon, 1969. Il s’agit en effet de l’adaptation de l’œuvre littéraire de Pétrone, composée au Ier siècle de notre ère, rapportant les nombreuses péripéties de deux jeunes amis, dont la participation au repas gargantuesque du riche affranchi Trimalcion est le point d’orgue de la narration. Citons également le film Caligula, tourné en 1979, où le paroxysme de l’orgie est atteint, puisque ce long-métrage de Tinto Brass revêt un caractère parfois clairement pornographique, afin de rappeler l’excentricité et la démence imputées à cet empereur. Le kitsch revendiqué par le film ne fait que rehausser la dimension orgiaque et la grandiloquence des moments de commensalité. T. Brass, Caligula, 1979. Dans les deux films, le rouge prédomine à travers les couleurs des décors pour mettre en évidence la sensualité, les mets s’amoncellent sur les tables, le vin est bu à profusion, les corps sont allongés de façon ostensible et lascive, le mauvais goût et parfois l’absurde sont de rigueur. Dans ces repas de péplums, le raisin est l’un des mets les plus visibles dans les coupes ou les mains des convives fruit emblématique de Bacchus et donc de la fête, il convient parfaitement à l’évocation du banquet. Cette association symbolique est donc tout à fait significative pour le spectateur. Par-delà le cinéma, la bande-dessinée s’est également faite le relais de telles images d’Épinal en atteignant un public très large. Les aventures du plus célèbre des Gaulois lui-même comportent des scènes orgiaques, en particulier dans Astérix chez les Helvètes paru en 1970, soit peu de temps après le Satyricon de Fellini. Et pour cause, la scène de banquet que l’on peut savourer des yeux en parcourant les planches de Goscinny et Uderzo ne manque pas de rappeler à bien des égards celle du film de Fellini, à commencer par le nom du traiteur ayant préparé le repas qui porte le nom de… Fellinus. Les costumes, les maquillages évoquant des masques, les décors, les postures ou encore l’abondance nauséeuse de nourriture sont autant d’échos à l’œuvre cinématographique du réalisateur italien. Il n’est pas anodin que le protagoniste de ce banquet se nomme Gracchus Garovirus les personnages mangent jusqu’à en être malades, prêts alors à vomir la nourriture ingurgitée. Le vomissement est souvent présenté à tort comme une pratique permettant de manger de nouveau, puisque Sénèque déplore que l’on mange pour vomir et que l’on vomisse pour manger Consolation à Helvia, IX. Toutefois, il s’agissait en réalité d’une pratique médicale visant à purger le corps, au sujet de laquelle la distorsion induite par certaines sources fausse notre regard. Les danseuses qui participent à ce banquet apportent l’indispensable note de sensualité, évidemment ici très modérée. Elles étaient en effet souvent présentes durant les banquets, celles de Gadès étaient les plus réputées durant l’Antiquité romaine. Dans ce passage, les aliments énumérés tels le boudin d’ours et les cous de girafe farcis peuvent paraître loufoques et imaginaires. Toutefois, les sources archéologiques et littéraires attestent la consommation d’animaux issus des chasses dans l’amphithéâtre à l’image de ceux évoqués dans Astérix. Ce bref panorama d’œuvres suscite le questionnement suivant, lequel consiste à se demander si ces célèbres orgies ont un fond historique. Au risque de décevoir et de briser certains mythes, l’orgie romaine telle qu’on l’entend aujourd’hui n’existe pas. Si les débordements ont pu exister, ils sont restés très marginaux. Quelques sources mentionnent des repas se rapprochant de l’orgie, comme les biographies impériales compilées dans les Vies des douze Césars de Suétone et dans l’Histoire Auguste. Mais les habitudes alimentaires de l’empereur sont avant tout un élément constitutif du portrait moral qui en est dressé par des auteurs appartenant à l’ordre sénatorial le bon empereur, comme Auguste, mange de façon frugale et modérée ; tandis que l’empereur jugé tyrannique se goinfre de façon dispendieuse, incapable de mener les affaires de l’Empire, à l’image de Commode et d’Élagabal. Le Satyricon que nous avons évoqué se veut quant à lui une parodie des manières des affranchis enrichis, présentés tels des nouveaux riches au goût douteux. Scène de Banquet, Herculanum – Musée Archéologique National Naples. De plus, la découverte de fresques à Pompéi au XVIIIe siècle comportant des scènes de repas où la dimension érotique est sous-jacente a pu nourrir aussi cette vision. Toutefois, certaines de ces scènes, à l’image de celle de la Maison des Chastes Amants, renvoient davantage à un repas divin, hors du monde des hommes, ce qui est suggéré par la nudité partielle des personnages. Scène de banquet, Maison des Chastes Amants Pompéi – Musée Archéologique National Naples. Surtout, le terme d’orgie dans le monde antique désigne une cérémonie religieuse en l’honneur de Bacchus l’ivresse est supposée permettre une communion avec la divinité. L’hostilité de certains auteurs comme Tite-Live relatant le scandale des Bacchanales en 186 av. s’est faite le porte-voix de préjugés qui ont subsisté ultérieurement jusqu’à l’ère du cinéma. De même, rappelons que le citoyen romain se doit d’être modéré dans son comportement, notamment alimentaire et sexuel, et afficher une certaine austérité digne de son rang… à mille lieues de Garovirus dans Astérix ! Si les clichés autour de l’alimentation antique perdurent, c’est aussi que la publicité et certains vidéoclips musicaux ont intégré à leur tour l’imaginaire auréolant le repas des Anciens. L’une des figures antiques les plus récurrentes dans les publicités liées à l’alimentation est Cléopâtre, qui passe ainsi de reine d’Égypte à égérie des céréales, comme dans la publicité Kellog’s Legend 2016. Le recours à l’image de Cléopâtre ne suggère aucunement les excès du repas antique, mais elle est un véritable faire-valoir par ce qu’elle incarne, porteuse d’une image fantasmée de l’Orient. Son personnage est particulièrement populaire depuis l’interprétation d’Elisabeth Taylor en 1963. Cléopâtre illustre un très grand raffinement dans ses habitudes et sa beauté proverbiale renforce la qualité du produit. D’autres publicités comme KFC en 1967 ou Frial en 1998 n’ont pas hésité à montrer la dernière reine lagide savourant à pleines dents du poulet ou des aliments frits. Les auteurs antiques, comme Plutarque, associent aussi le personnage de Cléopâtre aux fastes du banquet à travers deux anecdotes d’une part avec l’épisode où Cléopâtre rivalise de faste avec Marc Antoine dans les dépenses pour banqueter, en dissolvant une perle dans du vinaigre pour le boire ; d’autre part dans les derniers jours de l’existence de Cléopâtre et de son amant avec la création de l’association de la Vie inimitable », destinée à noyer dans les plaisirs l’échec cuisant subi à Actium face à Octavien. Ce luxe entourant les habitudes alimentaires de Cléopâtre peut d’ailleurs se retrouver dans le clip Dark Horse de Katy Perry 2014 où une luxueuse coupe lui est présentée par des serviteurs. Outre Cléopâtre, les dieux et autres figures mythologiques sont fréquemment sollicités par les publicités pour promouvoir des produits alimentaires. La marque de café Lavazza a ainsi diffusé une série de publicités comportant des références à la culture romaine et italienne afin de souligner le caractère profondément italien du café. Les Romains de l’Antiquité étaient déjà également attentifs à la provenance des produits, qui était un gage de qualité surtout pour les membres de l’élite, puisque l’éloignement de la provenance d’un aliment lui conférait un prestige supérieur et une forte valeur ajoutée. On retrouve ainsi une femme vêtue d’une peau de louve accompagnée de deux jumeaux, rappelant la louve allaitant Romulus et Rémus et renvoyant de ce fait aux origines même de Rome, dans le cadre du Colisée, véritable géosymbole de la Ville Éternelle. L’utilisation d’une femme pour évoquer la louve n’est pas incongrue dans la mesure où le terme de lupa en latin désigne autant l’animal que la prostituée… livrant ainsi une toute autre vision de la légende. D’autres publicités de cette série associent l’Homme de Vitruve avec la Villa d’Hadrien, ou encore la Naissance de Vénus avec la Fontaine de Trevi. Centenonialis émis entre 330 et 336 avec la déesse Rome à l’avers et la louve et les jumeaux au revers. Ce sont parfois l’ensemble des dieux qui sont réunis pour les besoins de la publicité, à l’image de la campagne de Ferrero Rocher lancée en 2006, où les chocolats sont apportés aux dieux de l’Olympe par un héros que l’on pourrait assimiler à Ulysse sur son navire. Trouver ces gourmandises sur le mont Olympe, c’est leur conférer un caractère divin et supérieur à toute nourriture terrestre. De cette façon, ce produit se trouve alors identifié à l’ambroisie, nourriture divine garante de l’immortalité des résidents de l’Olympe. Cette mise en scène donne l’illusion d’un produit luxueux et hors du commun des mortels, puisque réservé aux Olympiens. La marque américaine de boisson POM a également invoqué certaines divinités pour promouvoir les mérites de ce produit fruité. Ainsi, une Vénus sortant des eaux accompagnée de la légende The Fruit of Goddess » séduit le consommateur et l’invite à partager une part de sa divinité en buvant cette boisson. Une autre version de la publicité, sous-titrée History in a bottle », expose un héros grec, pouvant être mis en parallèle avec les Spartiates du film 300. Le corps athlétique de ce guerrier laisse supposer que la boisson n’est pas nocive pour la santé. Or, dans le monde gréco-romain, la diététique était déjà une composante essentielle de la médecine et les athlètes eux-mêmes subissaient des régimes spécifiques pour dompter leur corps, ce que ne manque pas de dénoncer le médecin Galien au IIe siècle. Les figures invoquées se veulent parfois plus proches du commun des consommateurs, tel Cupidon chevauchant une moto pour les besoins de Pizza Hut ou pour la marque de vodka Smirnoff. Le dieu est ici dissocié du contexte antique dans lequel il s’inscrit, pour être relégué au rang d’allégorie de l’amour, opposé au hate » inscrit sur le véhicule Pizza Hut, ou séduisant la femme de la pub Smirnoff. Le recours à ce dieu familier et plus facilement accessible que Vénus par exemple ne peut que toucher le cœur du consommateur de ses flèches. Mais parmi les divinités et figures antiques mises en lien avec des produits alimentaires, la plus évidente est Bacchus, lequel est tout désigné pour promouvoir les vins et les plaisirs de la boisson. La figure de Bacchus est si populaire qu’un jeu intitulé Bacchus’ Banquet the Glory and Glutonny of Rome a été commercialisé notamment aux États-Unis. De nombreux producteurs de crus, mais aussi des lieux de dégustations du vin comme certains cavistes, ont ainsi recours à leur divinité tutélaire pour rappeler le caractère divin de leur nectar. Un des numéros de la revue satirique Fantasio diffusée entre 1906 et 1937 présente un Bacchus débonnaire et bien en chair, caractéristique de l’image associée à ce dieu, véritable allégorie de la joie et de la fête entourant la consommation de vin. Associer le vin à Bacchus renvoie aux origines de cette boisson millénaire et aux débuts de sa consommation en Europe. De même, certains vins sont vendus dans des bouteilles en forme d’amphore pour rappeler le caractère supposé antique, dans la mesure où certains producteurs tentent à présent de produire des vins inspirés de l’Antiquité comme le Mas des Tourelles. Néanmoins, ces arguments publicitaires masquent le fait que le vin romain, par son goût et sa texture, différait profondément du nôtre, dans la mesure où il était fréquemment aromatisé et bu coupé d’eau, souvent chauffée, à cause de son épaisseur et de la force de sa saveur. En effet, boire le vin pur revient à se comporter comme un Barbare, notamment gaulois. Le Gaulois est d’ailleurs une figure destinée à assurer la publicité d’une autre boisson la bière. Le choix du Gaulois pour promouvoir la bière s’explique par le fait qu’il était un grand amateur de l’ancêtre de cette boisson, la cervoise. Ainsi, de nombreux Gaulois identifiables à Vercingétorix ont pu être utilisés pour des bières françaises, comme les Bières de Lutèce, mais aussi pour d’autres produits comme des fromages. Le recours au Gaulois pour renforcer le caractère français d’un produit s’inscrit tout à fait dans l’exploitation qui a été faite de cette civilisation durant la IIIe République pour consolider la construction du roman national. Ce retour aux sources est un idéal de pureté et de qualité millénaire. Mais contrairement au mythe, que l’on retrouve dans Astérix, le Gaulois ne mangeait pas de sanglier puisque les peuples de Gaule consommaient essentiellement des animaux issus de l’élevage, alors que ce sont les Romains qui raffolaient de ce gibier. De même, les Gaulois, tout autant que leurs voisins transalpins, appréciaient tout particulièrement le vin qu’ils importaient en grande quantité et à prix d’or. C’est ce que relate avec une forme de condescendance Diodore de Sicile, appuyé en cela par les découvertes archéologiques dans le monde celte d’objets liées au vin dans les tombes princières de Vix et de Lavau plus récemment. À l’inverse, les Romains appréciaient tout particulièrement les salaisons et les fromages en provenance de Gaule. Cet aperçu de l’utilisation de l’Antiquité et des représentations de l’alimentation de cette époque ne saurait être complet sans évoquer la figure de l’empereur romain. La publicité très populaire d’Orangina de 2015, mettant en scène un empereur dans un amphithéâtre lors d’un combat, appelle plusieurs commentaires. Derrière le caractère léger de la publicité plusieurs réalités du monde antique sont à relever. En premier lieu, l’inondation de l’arène par l’Orangina n’est pas sans évoquer les fameuses naumachies organisées à Rome, le Colisée lui-même pouvant être rempli d’eau pour les besoins des reconstitutions de batailles navales. Le geste du pouce baissé par l’empereur reprend un lieu commun des croyances au sujet des combats de gladiateurs que l’on retrouve dans le tableau de Gérôme, Pollice Verso 1927, mais qui n’est qu’une construction de la culture contemporaine. Surtout, la présentation de l’Orangina comme apportant de l’énergie aux buveurs présents dans l’arène permet de rappeler que des boissons pouvant être qualifiées d’énergisantes étaient parfois dispensées aux gladiateurs. En effet, le médecin Galien conseille pour les combattants de consommer une décoction mêlant de l’eau et de la cendre, supposée être d’un bon apport énergétique en vue du combat. La publicité Pepsi de 2004 où apparaissent Britney Spears, Beyoncé et Pink reprend également à son compte l’association d’une boisson apportant de l’énergie et un véritable feu dans le corps permettant de lutter avec ardeur pour la victoire. À l’image de ces trois Grâces, ou plutôt ici des Amazones, certaines femmes combattaient aussi parfois dans les arènes du monde romain. De plus, l’amphithéâtre, tout comme le théâtre, était un lieu de consommation alimentaire puisque de nombreux marchands ambulants vendaient des mets aux spectateurs dans les gradins et aux abords de ces lieux saucisses fumantes, gâteaux consistants ou boissons rafraîchissantes permettaient de se restaurer tout en se délectant du spectacle offert. Les biographies d’empereurs laissent entendre que le prince lui-même pouvait manger en public lors des combats dans l’arène, depuis la loge qui lui était réservé. Outre les gladiateurs, les légionnaires romains sont aussi présentés en train de boire comme sur une publicité Perrier de 1939 où le soldat boit dans son casque. La boisson du soldat romain est une composante importante des réalités du monde militaire romain. Il consomme très souvent la posca, c’est-à-dire une eau vinaigrée. C’est cette même boisson qui est donnée au Christ sur la croix dans le Nouveau Testament afin de le désaltérer, puisqu’elle était très réputée pour cette faculté. C’est peut-être cette scène biblique qui est sous-jacente à cette publicité des années 1930. Perrier 1939 Le marketing des boissons n’hésite pas à s’emparer des découvertes archéologiques récentes pour la promotion de certains produits. Ainsi, en remontant le temps bien avant Rome, la découverte du célèbre Ötzi ayant vécu vers 3300 av. et dont le corps exceptionnellement préservé dans la glace fut découvert dans les Alpes entre l’Autriche et l’Italie a donné lieu à la commercialisation de produits, comme une boisson énergétique à son nom ou une liqueur produite dans le Tyrol. L’évocation du milieu hostile dans lequel vécut cet individu ne peut que mettre en exergue la force de cette boisson et le feu qu’elle fait naître chez celui qui la boit, rappelé par l’illustration de la bouteille, afin de supporter le froid des milieux alpins et sa rudesse. * Nous constatons donc que la culture populaire peut parfois se faire le relais du souvenir des pratiques alimentaires des Anciens tout autant qu’elle contribue à l’élaboration de lieux communs qui leur sont liés. Ces stratégies culturelles et commerciales nous rappellent combien l’aliment, depuis l’Antiquité, est le vecteur de valeurs intrinsèques à une société il est porteur d’une identité et de systèmes de représentations perpétués par le partage et la consommation de nourriture. L’image qui est agrégée à l’aliment dans les mentalités individuelles et collectives implique que l’acte de manger est éminemment symbolique. Ainsi, à travers les exemples évoqués dans cette brève présentation, nous pouvons voir que notre alimentation contemporaine est parfois pensée en miroir, bien que le reflet soit souvent inexact, de celle de nos lointains ancêtres du monde gréco-romain et de leur univers. Dimitri Tilloi-D'Ambrosi, "À la table des Anciens entre fantasme et réalités", in Fabien Bièvre-Perrin éd., Antiquipop, Lyon, 22/06/2017 [ISSN 2553-4114]. URL consulté le 25/08/2022 Post-doctorant CNRS, Sylvain Forichon consacre ses recherches aux spectacles de la Rome antique et a soutenu une thèse consacrée au cirque romain et à ses spectateurs. Web-série d’animation, Horror Humanum Est a pour objectif de remettre en mémoire quelques jalons sanglants de l’Histoire humaine, commis au nom de logiques sociales et culturelles dont la bizarrerie et l’horreur ne se révèlent qu’à la mesure des valeurs actuelles. Ici est commentée une de ces vidéos qui traite du massacre des animaux à l’époque romaine. Reainfo Les quelques minutes de cette vidéo évoquent les chasses d’animaux lors des spectacles de la Rome ancienne. Où se déroulaient-elles et à quelles occasions étaient-elles organisées ? Sylvain Forichon Selon Pline l’Ancien, la première chasse d’animaux lors des spectacles à Rome aurait eu lieu au milieu du IIIe siècle av. Des éléphants, capturés en Sicile lors de la victoire de Lucius Caecilius Metellus sur les Carthaginois en 250 av. furent présentés au public dans le Circus Maximus, puis tués à coups de javelot. D’autres sources prétendent que les pachydermes auraient été épargnés à l’issue du spectacle. Quoi qu’il en soit, les chasses, ou uenationes en latin, constituaient un supplément facultatif aux jeux réguliers jusqu’à la fin de la République et elles se déroulaient généralement au cirque. Les choses évoluèrent avec Auguste, le premier empereur de Rome. Dans les Res Gestae, il est précisé que l’empereur aurait donné des chasses au cirque, mais aussi sur le Forum et dans des amphithéâtres. Par ailleurs, il fut vraisemblablement l’un des premiers editores à organiser des uenationes sans qu’elles soient accompagnées d’un autre spectacle. À partir du Ier siècle apr. la uenatio a été progressivement associée aux combats de gladiateurs. Dans ce cas, les chasses prenaient place dans un amphithéâtre qui devint progressivement au Ier siècle apr. le cadre privilégié de ces spectacles. Néanmoins, des chasses sont encore attestées dans le Grand Cirque à Rome durant toute l’époque impériale. Reainfo Les massacres d’animaux étaient particulièrement appréciés des Romains. Cette caractéristique en fait-il un peuple barbare » ? Sylvain Forichon Dans ce cas, le terme barbare doit être entendu dans son acception moderne, mais il est toujours délicat de juger les sociétés du passé à l’aune de nos propres valeurs. Les notions de bien-être animal ou encore de sauvegarde des espèces sauvages étaient étrangères aux Romains, ce qui ne signifie pas pour autant que la souffrance animale les laissait totalement indifférents. Nous savons par les témoignages de Pline l’Ancien et de Cicéron que des spectateurs auraient versé des larmes face à des éléphants paniqués et blessés qui cherchaient à s’échapper du cirque lors d’une uenatio donnée par Pompée en 55 av. Au IIe siècle apr. Plutarque a fait part de son indignation et de sa compassion pour les animaux lors d’une uenatio. Il n’est donc pas certain que tous les Romains aient apprécié ce genre de spectacle, même s’il est vrai que plusieurs textes anciens évoquent l’émerveillement et l’effroi des spectateurs lors de ces chasses, ce qui laisse supposer que ces divertissements étaient appréciés, du moins par une partie du public. Il faut aussi rappeler la dimension symbolique des uenationes. Elles mettaient en scène le plus souvent des animaux en provenance de contrées lointaines et soumises à Rome, je pense par exemple aux crocodiles et aux hippopotames d’Égypte. La capture de ces animaux sauvages et dangereux, puis leur acheminement jusqu’à Rome et enfin leur mise à mort dans l’arène démontraient la toute-puissance de Rome et sa capacité à soumettre la faune des provinces nouvellement conquises. Le massacre de ces animaux féroces symbolisait la domination du monde civilisé, incarné par Rome, sur le monde sauvage et barbare justement. Reainfo De quand datent les premiers amphithéâtres et quels autres types de spectacles y étaient-ils organisés ? Sylvain Forichon Les premiers amphithéâtres ont été construits en Campanie vers la fin du IIe siècle av. À Rome, le premier amphithéâtre érigé avec des matériaux pérennes ne date que de 29 av. Il s’agit de l’amphithéâtre de Statilius Taurus sur le Champ de Mars. Quant à l’Amphithéâtre Flavien, plus connu aujourd’hui sous le nom de Colisée, il ne fut inauguré qu’en 80 apr. J-C. Les amphithéâtres étaient principalement destinés à accueillir les combats de gladiateurs ainsi que les chasses qui pouvaient prendre des formes diverses combats entre différentes espèces animales, affrontements entre des hommes et des bêtes sauvages… Les amphithéâtres pouvaient être utilisés également pour les exécutions capitales, les condamnés étant le plus souvent livrés aux fauves. De façon beaucoup plus exceptionnelle, certains amphithéâtres, comme celui de Néron à Rome par exemple, ont été le cadre de naumachies, c’est-à-dire des mises en scène de batailles navales. Reainfo Justement, à propos des naumachies, avaient-elles lieu uniquement dans les amphithéâtres ? D’autres édifices pouvaient-ils être utilisés pour la mise en scène de ces batailles navales ? Sylvain Forichon Oui, en effet, différents monuments ont été utilisés pour l’organisation de ces spectacles, mais les textes et les données archéologiques à ce sujet font souvent défaut ou sont ambigus. Certaines naumachies se sont déroulées dans des sites naturels. Par exemple, au Ier siècle apr. Claude organisa une bataille navale fictive sur le lac Fucin, situé à l’Est de Rome, dans les Abruzzes. Toutefois, la plupart de ces grandes naumachies ont eu lieu à Rome, souvent dans des structures spécialement aménagées à cet effet. Par exemple, la naumachie présentée par Jules César en 46 av. eut pour cadre un bassin qui avait été construit pour cette occasion dans le quartier du Champ de Mars. Auguste fit creuser un autre bassin pour les naumachies sur la rive droite du Tibre. Domitien aurait également ordonné la création d’un plan d’eau pour un combat naval en 89 apr. Ces bassins sont fréquemment désignés dans les textes anciens par le terme même de naumachia et ils ne sont attestés que dans la capitale de l’Empire. La dernière “naumachie” érigée à Rome fut celle de Trajan. Des batailles navales fictives ont effectivement eu lieu dans des amphithéâtres. En 57 apr. Néron aurait organisé une naumachie dans un amphithéâtre de bois dans le quartier du Champ de Mars à Rome. Cassius Dion mentionne une naumachie donnée par Titus au Colisée lors de son inauguration en 80 apr. Domitien aurait également utilisé le Colisée pour une autre naumachie, probablement au milieu des années 80 apr. Néanmoins, l’aménagement d’un important réseau de souterrains maçonnés dans le Colisée sous le règne de cet empereur rendit ce bâtiment inadapté à ce genre de spectacle. Peu de naumachies ont donc eu lieu au Colisée. En outre, l’arène ne mesurait que 79,35 × 47 m environ, ce qui est bien inférieur par exemple aux dimensions du bassin aménagé par Auguste 533 m × 354 m environ. De fait, les naumachies organisées au Colisée ou dans un autre amphithéâtre n’avait pas la même ampleur que dans des bassins spécialement conçus à cet effet, sans compter les problèmes techniques posés par l’adduction et l’évacuation de l’eau. Comme Jean-Claude Golvin l’a démontré dans ses travaux, peu d’amphithéâtres dans le monde romain étaient adaptés à la mise en scène de ces batailles navales, à quelques exceptions, comme l’amphithéâtre de Mérida en Espagne ou celui de Vérone en Italie. Parmi les amphithéâtres de la capitale, seuls l’amphithéâtre de Néron et le Colisée auraient accueilli des naumachies. En revanche, ce genre de spectacle ne pouvait avoir lieu dans le Grand Cirque, car l’inondation de la piste aurait nécessité une quantité d’eau considérable. En outre, l’évolution des navires aurait été entravée par les différents monuments présents sur la spina/euripe, l’obélisque principalement. Reainfo Vous venez d’évoquer le cirque, à quoi ressemblait cet édifice ? Sylvain Forichon Le cirque romain a une forme tout à fait caractéristique en lien direct avec les courses de chars qui s’y déroulaient. Pour simplifier, ce monument avait la forme d’un long rectangle, avec une extrémité curviligne d’un côté et, à l’opposé, des stalles de départ pour les chars, dites carceres en latin. Le plus grand et le plus emblématique de tous les cirques du monde romain était le Grand Cirque, ou Circus Maximus, à Rome. Il se situait entre la colline du Palatin et celle de l’Aventin, près du Tibre. Malheureusement, il ne subsiste qu’une infime partie de cet édifice. Après s’être élancés des carceres, les chars faisaient généralement sept fois le tour d’une barrière centrale, trop souvent appelée spina par les historiens modernes, alors que le terme d’euripe serait plus approprié. Elle était ornée de différents monuments compte-tours, obélisques, statues… et à chaque extrémité se trouvaient des bornes, ornées de trois cônes, dits metae en latin, que les chars devaient contourner quatorze fois durant la course. C’était le moment le plus excitant de la course, car chaque char risquait de se renverser dans ce virage à 180°. La course était terminée dès que le premier char avait franchi la ligne d’arrivée à l’issue des sept tours de piste. Chaque course durait en moyenne quinze/vingt minutes, mais plusieurs courses s’enchaînaient au cours d’une même journée. Si des courses de chars eurent lieu sur le site du Grand Cirque pratiquement dès l’époque des rois de Rome, le Circus Maximus ne fut réellement monumentalisé qu’au Ier siècle av. sous l’action de Jules César, puis d’Auguste. Cet édifice est donc bien plus ancien que le Colisée. Selon Denys d’Halicarnasse, le Grand Cirque pouvait accueillir 150 000 spectateurs au Ier siècle av. Pline l’Ancien parle de 250 000 spectateurs au Ier siècle apr. Une source du IVe siècle apr. évoque même le nombre de 385 000 spectateurs. Ces estimations sont aujourd’hui débattues et même contestées par plusieurs historiens et archéologues. Il est certain en revanche que le Grand Cirque était le plus grand cirque de Rome et de tout l’Empire romain, mais il était aussi le plus vaste édifice de spectacles du monde romain. Il est d’ailleurs admis par la plupart des chercheurs que le Circus Maximus aurait servi de modèle architectural à la plupart des autres cirques de l’Empire romain. Quoi qu’il en soit, les cirques ne doivent en aucun cas être confondus avec les amphithéâtres qui ont généralement une forme elliptique, assez similaire à celle de nos stades de football actuels. Ce sont deux monuments totalement différents d’un point de vue architectural. Par exemple, l’Amphithéâtre Flavien, plus connu aujourd’hui sous le nom de Colisée, était un amphithéâtre, et non un cirque, qui ne pouvait accueillir que » 50 000 spectateurs. Reainfo Et pourtant, à l’écran, un amphithéâtre est représenté à la place du cirque. D’où vient cette confusion entre l’amphithéâtre et le cirque romain selon vous ? Sylvain Forichon Personnellement, je l’ignore. Je suppose que cette confusion est due au fait que la forme circulaire de l’amphithéâtre antique rappelle celle de nos cirques modernes, d’où cette assimilation de l’amphithéâtre au cirque romain, et par extension cette association erronée et si fréquente malheureusement des combats de gladiateurs au cirque. Les combats de gladiateurs pouvaient difficilement avoir lieu dans un cirque, et encore moins dans le Grand Cirque de Rome. Ce monument était beaucoup trop vaste et la très grande majorité du public aurait été dans l’incapacité de voir deux gladiateurs en train de se battre au milieu de la piste. Le spectacle aurait donc perdu de son intérêt. Inversement, l’amphithéâtre, de par sa forme elliptique et son arène circulaire au centre, offrait aux spectateurs une vision optimale du combat. De plus, l’arène était totalement dégagée, aucun élément ne risquait d’entraver les déplacements des gladiateurs pendant le combat. En revanche, il aurait été impossible d’organiser une course de chars dans un amphithéâtre, car l’arène, de par sa forme et ses dimensions, ne se prêtait pas à ce type de spectacle. Il est vrai, en revanche, que les chasses pouvaient avoir lieu dans les deux édifices cirque et amphithéâtre. Cependant, le Grand Cirque était plus vaste que le Colisée. Sa piste avait une longueur de près de 580 m et une largeur d’environ 79 m, au IIe siècle apr. Il offrait donc la possibilité de mettre en scène un nombre bien supérieur d’animaux et en présence de spectateurs plus nombreux, ce qui d’ailleurs ne faisait qu’accroître la dimension spectaculaire de la uenatio. Reainfo Les vidéos ayant pour thème l’histoire se multiplient sur Internet. En quoi ces nouveaux médias participent-ils à la valorisation des études anciennes ? Sylvain Forichon De par leur aspect ludique et didactique, ces vidéos peuvent éveiller la curiosité de ceux qui les regardent et les inciter à se documenter sur le sujet afin d’en savoir davantage. De ce point de vue, et en tant qu’historien de formation, je ne peux que me réjouir de cet intérêt collectif pour l’Histoire. Bien évidemment, on pourra reprocher à l’auteur de la vidéo Animaux du cirque » la confusion – si fréquente hélas – entre cirque romain et amphithéâtre. Néanmoins, ce petit film, comme les autres de la série Horror Humanum Est, a au moins le mérite de nous faire réfléchir à la violence et à la cruauté humaines à travers différentes époques historiques, y compris la nôtre me semble-t-il. Entretien réalisé par Séverine Garat. Bibliographie à télécharger. Pour rebondir Un article Thuillier “Vingt ans au cirque”, Theatra et spectacula, Les grands monuments des jeux dans l’Antiquité, Études de Lettres, 2011, 1-2, p. 325-340. Citer cet article comme Séverine Garat, Valorisation à propos de la vidéo “Horror Humanum Est. Les animaux du cirque”. Entretien avec Sylvain Forichon, in Actualités des études anciennes, ISSN format électronique 28/09/2016, Crédits image © Horror Humanum Est. La solution à ce puzzle est constituéè de 6 lettres et commence par la lettre P CodyCross Solution ✅ pour FILM À GRAND SPECTACLE EN COSTUMES DE L'ANTIQUITÉ de mots fléchés et mots croisés. Découvrez les bonnes réponses, synonymes et autres types d'aide pour résoudre chaque puzzle Voici Les Solutions de CodyCross pour "FILM À GRAND SPECTACLE EN COSTUMES DE L'ANTIQUITÉ" CodyCross Inventions Groupe 46 Grille 2 1 1 Partagez cette question et demandez de l'aide à vos amis! Recommander une réponse ? Connaissez-vous la réponse? profiter de l'occasion pour donner votre contribution! CODYCROSS Inventions Solution 46 Groupe 2 Similaires

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